En 1990, je photographie le paysage en mutation de la vallée de la Tarentaise, les grands travaux liés aux jeux Olympiques d’Albertville de 1992.
Je marche une année durant, arpentant chacune des vallées, en m’arrêtant dans chacune des stations, près de chaque pont, tunnel, nouvel axe routier, en photographiant ces sites à venir, ces ébauches de construction, en adoptant un point de vue documentaire sur les évolutions du territoire, en enregistrant inlassablement ces gigantesques et profondes transformations.
Mon travail procède de l’enquête, du relevé topographique, d’une réflexion autour de ces nouveaux paysages, de ces points de vue qui creusent cette transition. Je travaille à la chambre 4×5 inch, car la précision de l’outil, déchiffre, lit en profondeur, mémorise chacune de ces évolutions paysagères. Le travail à la chambre oblige à la lenteur des repérages, à la minutie nécessaire à cet enregistrement complexe.
En 2016, je reprends ce travail, retrouvant chacun des points de vue, chacun des lieux photographiés 25 ans plus tôt .Confronter, juxtaposer ces photographies interpelle, interroge le paysage que l’homme a façonné.
En empruntant aujourd’hui les chemins d’autrefois, j’inscris ce territoire dans une contemporanéité du paysage, dans une écologie. Je porte un regard actuel sur un territoire où la nature se redessine.
4 photographies de la série en Noir et Blanc de 1990 ont été acquises par le Fonds National d’Art Contemporain
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