Enfant j’aimais les rivières, je me souviens de leurs noms dans mon pays natal en Haute-Savoie : le Fier, le Chéran, le Thiou qui se jette dans le lac d’Annecy. Chaque rivière est singulière comme chaque arbre qui pousse au fil de son cours. C’est ce que découvre le pêcheur à la ligne, la promeneur ou le photographe en suivant son tracé dans le paysage. J’ai découvert la Claie au fil de mes promenades dans les Landes de Lanvaux, attiré par son magnétisme, sa beauté sereine, sa découverte dans les métamorphoses de la lumière. Elle prend sa source près de Saint-Allouestre, traverse le Domaine de Kerguéhennec avant de confluer dans l’Oust quelque soixante kilomètres plus loin à Saint-Congard. Je photographie la rivière et quelques personnages qui la fréquente avec une chambre 4 x 5 inch, héritée des opérateurs du XIXe siècles, lentement, au fil des jours et des saisons et loin de l’agitation de notre monde. La rivière m’encourage, m’apprend, me prodigue ses dons. Plus j’avance dans mon travail de photographe, plus je ressens le besoin de simplicité, de clarté, de cohérence, de paix. J’écoute les feuilles des arbres frissonnées au bord de l’eau, la promesse de la beauté de la nature, cet infini du Voir qui est la tendresse accordée à notre monde et à ses paysages.
Ce travail a été réalisé en Résidence au Domaine de Kerguéhennec de septembre 2012 à septembre 2013 Voir l’article
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